Attention au présentéisme - phénomène d'inefficacité!

Le mot «présentéisme» est utilisé un peu partout dans les revues spécialisées de gestion ces derniers temps. Ce terme décrit une situation dans laquelle on se présente au travail alors qu’on n’est pas apte (psychologiquement ou physiologiquement) à travailler. C’est une omission de s’absenter, alors qu’on aurait une bonne raison de le faire. Selon les experts, c’est un phénomène assez répandu qui prend de l’ampleur sur le marché du travail.

Le présentéisme est le résultat généré par la valorisation de l’assiduité au travail dans le but de réduire l’absentéisme. En comparaison à l’absentéisme, le présentéisme est l’autre excès - inversement et proportionnellement opposé - l’envers de la médaille! 

Le présentéisme dans ses différentes formes

Martin Lauzier et Éric Gosselin, de l’Université du Québec en Outaouais, LAUZIER M. et É. GOSSELIN. (L’ABC du présentéisme : le côté obscur de la présence au travail, Effectif, vol. 14, n° 3, 2011.)  ont identifié différents facteurs intervenant dans le choix de se présenter au travail à tout prix.  Plus précisément, on retrouve : 

  • Le présentéisme de nature physique : on est en présence de limites fonctionnelles (ex.: problème respiratoire) et de symptômes secondaires; 
  • Le présentéisme de nature psychologique : présence de limites dans les capacités productives (ex. : dépression); 
  • Le présentéisme dont la cause est volontaire : l’employé choisit volontairement de se présenter au travail malgré sa maladie, par exemple en raison de son sens des responsabilités; 
  • Le présentéisme dont la cause est involontaire : l’employé n’a pas le choix et doit se présenter au travail, par exemple en raison du coût que représenterait cette absence pour lui; 
  • Le présentéisme avec manifestations épisodiques : à la suite d’un problème de santé temporaire (ex. : grippe); 
  • Le présentéisme avec manifestations chroniques : à la suite d’un problème de santé nécessitant une convalescence (ex. : opération) ou en raison d’une maladie chronique (ex.: arthrite) 
  • Certains viennent quand même au travail malgré leurs migraines, ou leur mal de dos, pas pour être «martyres» ou «victimes» mais par sens du devoir.
  • D’autres souffrant de dépression, burn-out, ou anxiété n’osent pas en parler de peur d’être stigmatisés, ils se présentent chaque matin au travail et font comme si de rien n’était.
  • Certains disent ne pas avoir le choix car ils ne seraient pas rémunérés, ou compromettraient leur  sécurité d’emploi.
  • Certains estiment que l’organisation a vraiment besoin d’eux
  • Certains souhaitent garder leurs congés de maladie pour soigner leurs enfants quand ils sont malades.
  • Certains éprouvent une satisfaction au travail et s’y présentent coûte que coûte. 
  • Certains viennent travailler car les tâches non faites s’accumulent lors des absences, si bien qu’ils n’osent pas manquer.

C’est surtout dans la durée qu’on peut évaluer la gravité du présentéisme. La plupart du temps, le présentéisme se déroule à court terme, soit quelques jours. Il y a raison de s’inquiéter lorsqu’un travailleur malade se présente au travail pendant deux semaines, un mois, ou plus. À long terme, le fait de ne pas prendre le temps de se soigner aggrave le problème.

Au-delà des limites de la définition

La définition même du présentéisme nécessite qu’il y ait «présence d’un problème de santé», psychologique ou physiologique - donc venir travailler même malade. Selon les expériences vécues sur le terrain, il y a une forme encore plus subtile de présentéisme, un indicateur auquel il vaudrait mieux porter une attention particulière, il est précurseur du présentéisme tel que défini et je l’observe souvent auprès des participants qui viennent aux formations sur la gestion du temps et des priorités …C’est une présence excessive au travail! Souvent, ils confondent l’efficience et l’efficacité.

Ils disent qu’ils :

  • N’ont pas assez de temps disponible pour tout faire
  • Ont des échéanciers serrés à respecter
  • Ont de grosses responsabilités
  • Font des heures supplémentaires
  • Restent tard le soir au travail
  • Rentrent tôt le matin pour pouvoir travailler en paix 
  • Envoient ou répondent à leurs courriels les soirs et les weekends (et même en vacances)
  • Répondent aux requêtes et sollicitations en dehors des heures de travail
  • Amènent du travail à la maison
  • Se connectent à distance
  • Travaillent pendant qu’ils avalent leur lunch
  • Sont toujours accessibles sur leurs cellulaires
  • … et qu’ils sont débordés!

Ces gens ne sont pas malades. Mais par désir de faire leurs preuves, par souci d’être bien vus, par peur de perdre leur place, par fidélité à leurs responsabilités, par sentiment de culpabilité, par loyauté à leur organisation ou par simple amour de leur travail, ils privilégient inconsciemment la quantité à la qualité. Ils adhèrent à une culture où la valeur de leur travail dépend du nombre d’heures qu’ils y investissent. Mais cette omniprésence ne garantit en rien leur performance!

La loi d'Illich stipule que «Au-delà d'un certain seuil, l'efficacité humaine décroît, voire devient négative»… au bout de 90 minutes de concentration continue, nous ne sommes plus efficaces. Idéalement il faudrait prendre une pause d’une quinzaine de minutes (se ressourcer, prendre une marche, une bouffée d’air frais) avant de se remettre à travailler. Mais même en faisant ces pauses, on ne peut pas inlassablement travailler 12 heures par jour, pourtant pour certains c’est leur «modus operandi»,  une façon permanente de faire et non une situation provisoire ou inhabituelle.

Le mot de la fin

La valeur ajoutée que nous offrons en tant que travailleur n’est pas dans le nombre d’heures que nous travaillons, mais dans notre capacité à être proactif plutôt que réactif, à prendre des initiatives et des décisions, à sortir de notre carré de sable et notre zone de confort, à être créatif dans nos habiletés de résoudre les problèmes. Bref, dans la qualité de notre travail!

Lorsque l’on persiste à être trop présent … on risque d’être moins efficace, peu concentré, plus porté à faire des erreurs et finalement démotivé et désengagé, car épuisé. Le surinvestissement professionnel … résulte à une augmentation générale du niveau de stress et une baisse de productivité, et augmente les risques d’épuisement professionnel. 

Le présentéisme, dans toutes ses variantes, contribue de façon importante à détériorer le rendement et la qualité du travail et engendre l’inefficacité.  Ses effets secondaires sont préoccupants, d’autant plus que ses dommages collatéraux sont silencieux et nous conduiront généralement à l’autre revers de la médaille - l’absentéisme!

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Les participants le disent…


« Vraiment une formation extraordinaire, et habituellement, je suis très critique! Tout le personnel devrait suivre cette formation, il y aurait un gain d’efficacité! »

Ville de Québec

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…et nos clients aussi!

« C’est avec un grand professionnalisme que l’entreprise a offert une formation attrayante et de qualité à nos employés. Nous sommes particulièrement satisfaits des résultats obtenus grâce à cette intervention et il nous fera plaisir de retravailler avec Solutions & Co. dans l’avenir. »

Xavier Aymé, Chef des opérations | Mercator Canada Inc.

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