Pourquoi écrire sur l’optimisme alors que nous sommes en pleine crise mondiale et que les gens sont manifestement craintifs et inquiets ?
La recherche en neuroscience et en psychologie montre clairement que, dans ce genre de situation sous haute tension, le niveau d’anxiété de tout le monde augmente, ce qui active la partie du cerveau qui traite les menaces — l’amygdale — et vole les ressources du cortex préfrontal, qui lui est responsable de la résolution efficace des problèmes.
Le présent est sombre, l’avenir semble menaçant. Que faire ? Que penser ?
Je vous invite à ne pas sombrer dans le pessimisme… C’est un gaz silencieux et inodore qui nous empoisonne. Comme le disait Goethe : « Le pessimiste se condamne à être spectateur ».
Cette période est chaotique, on comprend dès lors que chacun ait du mal à être optimiste.
Votre attitude est un facteur crucial en ces temps difficiles, le maintien d’une perspective positive devient donc important… Les résultats sont optimisés lorsque le cerveau est positif.
L’optimisme… C'est quoi ?
L’optimisme ne consiste pas seulement...
...À être positif — être positif tout le temps, surtout dans des moments comme ceux-ci, est irréaliste.
… À tomber dans la naïveté — formuler des incantations et des phrases magiques est illusoire. Loin de cette pensée magique, l’optimisme n’est pas une illusion.
Être optimiste est tout un défi : celui de vous inspirer et d’inspirer les autres autour de vous à se comporter intentionnellement au sujet de l’avenir. C'est être capable de faire face aux aspects obscurs de la réalité. C’est concilier réalisme et pensée critique. C’est une intelligence positive que certains appellent « opti-réalisme ».
L’optimiste est intelligent : il planifie, tient compte des critères d’efficacité, utilise ses ressources personnelles et son intelligence.
Notre nature humaine est d’être optimiste. Autrement, nous ne pourrions ni grandir, ni apprendre à marcher, ni tomber amoureux ou tout simplement acquérir quelconque compétence.
L’optimisme est un élan, une force vitale qui nous pousse à aller de l’avant, à obtenir et à conquérir.
L’optimisme doit simplement être activé, canalisé, puis utilisé.
Optimisme vs Pessimisme
Le pessimisme est utile lorsqu’il est mis au service d’un optimisme réaliste.
Être pessimiste nous oblige à prendre en considération les contraintes, les difficultés, les obstacles et tous les facteurs d’échec possibles, sans les ignorer ni les minimiser.
Être pessimiste, c’est faire preuve d’initiative, de créativité, d’imagination, ce qui nous permet de mobiliser toutes nos ressources. Écoutez cette voix intérieure méfiante : tenez compte de ses avertissements, restez alerte, et pensez à comment réussir malgré les pièges.
La différence entre les optimistes et les pessimistes ? Les optimistes prennent plus de décisions pour se protéger contre les risques annoncés ; ils sont convaincus que leurs actions peuvent influencer leur destin, et non qu’ils sont victimes d’une quelconque fatalité !
Les optimistes croient que « agir » aura des conséquences plus bénéfiques que « laisser faire ».
Être proactif plutôt que réactif
Le comportement proactif – développer une stratégie, faire un choix, agir et en prendre la responsabilité – est toujours plus positif (en termes d’image de soi, de confiance et de vision pour l’avenir) que le comportement réactif.
Notre côté réactif est plus instinctif, il est dirigé par notre cerveau reptilien, qui déclenche nos mécanismes de défense. Il n’est pas rationnel. Bien qu’il soit bon de chercher l’opportunité cachée dans chaque difficulté, il faut le faire de façon proactive plutôt que réactive.
Il est important de prendre le temps de digérer la nouvelle situation et les émotions qu’elle déclenche. Trop de décisions sont prises hâtivement parce qu’elles sont motivées par l’instinct de survie ou par le désir de se propulser à une étape plus agréable.
Être optimiste signifie aussi accepter qu’il y ait des problèmes et des situations qui sont définitivement ou temporairement impossibles à résoudre.
Changez votre relation avec le stress
Ne soyez pas stressé par le stress.
Il est important de se rappeler que le stress a un avantage. Rappelez-vous les expériences de vie qui ont le plus façonné la personne que vous êtes aujourd’hui. Souvenez-vous que ces expériences ont très probablement impliqué un grand stress.
Le stress n’est pas seulement un obstacle à la croissance ; il peut aussi servir de carburant.
Le stress est une partie inévitable de la vie. Votre attitude à son égard peut cependant changer radicalement la façon dont il vous affecte.
Développer l’optimisme
Entraîner votre cerveau à être optimiste n’est pas si différent qu’entraîner vos muscles à la salle de sport.
La recherche sur la neuroplasticité — la capacité du cerveau à changer même à l’âge adulte — révèle qu’au fur et à mesure que de nouvelles habitudes se développent, notre cerveau se réorganise.
Être « Opti-réaliste » c’est :
-
S’efforcer d’opposer chaque peur ou obstacle à son antidote positif, afin de rééquilibrer la pensée rationnelle et les émotions.
-
Considérer les épisodes désagréables comme étant temporaires, propres à une situation donnée et liés à des raisons qui nous sont extérieures.
-
Développer l’endurance émotionnelle pour résister à ces temps difficiles.
-
Examiner à distance la situation et analyser chaque expérience.
Un bon réflexe est de tenir compte de la situation et de se demander :
-
Que puis-je faire maintenant ?
-
Qu’est-ce que cette situation m’a appris (sur moi, sur les autres) ?
-
Quelles améliorations puis-je apporter (formation, information...) ?
-
Quelles perspectives cette situation m’apporte-t-elle (changer mon modus operandi, attendre le bon moment...) ?
Cela vous empêche de vous considérer comme victime. Vous n’avez peut-être pas le contrôle sur la situation... Mais vous avez le contrôle sur la façon dont vous agissez... La maîtrise de vous-même !
Un court « exercice positif » par jour peut vous aider à développer votre optimisme et avoir un impact durable. Choisissez une activité qui correspond à un changement positif :
-
Notez trois choses pour lesquelles vous êtes reconnaissant.
-
Interagissez positivement avec les gens, même de façon virtuelle.
-
Aidez un voisin, un collègue ou un ami.
-
Méditez à votre bureau pendant deux minutes.
-
Faites de l’exercice pendant 10 minutes.
-
Prenez deux minutes pour écrire dans un journal au sujet de votre dernière expérience la plus enrichissante.
-
Choisissez un stress que vous pouvez contrôler et trouvez une étape concrète aussi petite soit-elle pour vous aider à le réduire.
De cette façon, vous pouvez amener votre cerveau à un état d’esprit positif.
Les habitudes que vous cultivez, la façon dont vous interagissez avec les gens, la façon dont vous gérez le stress... C’est un bon départ pour mettre en œuvre des mesures afin d’accroître votre optimisme et maintenir ainsi un sentiment de bien-être.
Nous y voilà !
Nous sommes actuellement soumis à une dose excessive d’incertitude.
Les chercheurs en psychologie ont montré que l’intolérance à l’incertitude est une dimension fondamentale de ce qu’on appelle l’anxiété généralisée : cette tendance maladive à s’inquiéter de ce qui est incertain, imprévisible et incontrôlable.
Avant cet événement, nous vivions dans un environnement où nous exercions un certain contrôle.
Ce n’est plus le cas. Ce sentiment de contrôle est très important pour notre capacité d’action et notre équilibre émotionnel. Aujourd’hui, les seuils tolérables d’incertitude et de perte de contrôle peuvent avoir été dépassés, d’où notre difficulté à rester optimiste.
Pour traverser la crise, de nombreux efforts seront nécessaires ; l’un des plus importants est de renforcer notre optimisme.
L’arbre qui tombe fait toujours plus de bruit que la forêt qui pousse...
Pour redevenir optimiste, il faut prendre conscience de son environnement, pas seulement de ses problèmes... Et savoir écouter la forêt qui pousse !